Les professionnels des Potins et autres ragots, vont avoir beaucoup a dire suite a la rencontre du Docteur Adoum Djimé et de Monsieur Idriss Deby, dans cette affaire, les vrais irresponsables sont ceux qui jouent avec les noms des autres, les avantages qu’ils tirent d’un Tchad en chaos, un pays en feu et en sang, est un bon fond de commerce pour eux.
Il y a plus de trois décennies dans notre pays, des Hommes s’emploient a se faire mousser dans les médias, en jetant en pâture ceux qui croient que le problème du Tchad, ne peut se résoudre que par le dialogue. « il a rencontré Deby donc, c’est un Djassouss, il sort de l’entrevue avec une enveloppe, c’est un agent dont le matricule est… ».
Pauvre Tchad ! puisqu’on ne peut pas également résoudre nos problèmes par les armes et par le dialogue, donnez une voie de sortie de crise.
Tout comme le Docteur Adoum, je crois en la vertu du dialogue, je crois que la paix est possible au Tchad , et ce, par le biais d’un véritable dialogue et non par les armes qui n’ont jamais cesser de crépiter depuis 1963, fauchant la vie des milliers de Tchadiens, enfants, femmes, vieillards, handicapés, physiques et mentaux…
Dans la démarche en vue de sortir notre pays du chaos, je vous renvoi a cet illustre exemple de Yasser Arafat, pourtant un des pionniers du terrorisme Palestinien contre Israël, celui-ci de renier ses premiers engagements(le terrorisme) et a accepté de dialoguer avec l’Etat Hébreux, sa nouvelle vision de sortie de crise fut couronner d’un prix Nobel de la paix en 1994, son nom a été inscrit au panthéon des grands Hommes de paix.
Si, un jour, on doit espérer a une paix, une paix véritable, il faut qu’on accepte de parler, de dialoguer entre nous, c’est en cela que je vois les démarches du Docteur Adoum nonobstant les autres attraits et les allégations des partisans des manières fortes et de la délation.
Dans leur lutte contre Alqaïda et les Talibans, beaucoup de responsables politiques et militaires Américains (et Britanniques) croient qu’il faut dialoguer avec leur ennemie car, les problèmes de l’Irak et l’Afghanistan ne pourront se résoudre par les armes. Ont-ils tord après plusieurs années de lutte sans véritable vainqueur et des milliers de morts ?
Le représentant spécial de l'ONU en Afghanistan, l’ambassadeur Kai Eide disait. «Si notre perspective est seulement une perspective militaire, alors c'est une mauvaise perspective. J'ai toujours dit à ceux qui parlaient de renforcement militaire que ce dont nous avions besoin par-dessus tout c'est d'un coup de pouce politique, de plus d'énergie politique. Nous savons tous que nous ne pouvons pas gagner militairement.»
Il y a encore quelques mois, la plupart des leaders occidentaux dont les pays sont engagés dans la guerre en Afghanistan refusaient de négocier avec les talibans. Aujourd’hui, la donne a changé, les opérations sur le terrain tendent a perdurer, les langues se délient pour dire que la seule voie de sortie de crise est de dialoguer avec les talibans. En dépit de leur impressionnant armada et moyens financiers, le résultat que les forces occidentales sont dans un bourbier Afghan sautent a l’œil nu, ils n’ont d’autres solutions que d’explorer les voies de négociations.
Pourquoi ne pas discuter pour une nième fois avec Deby et lui soumettre des propositions de sorties de crise même si l’issue de ces propositions semble incertaine ?
Chaque question dans ce sens provoquait une réponse sans équivoque?: on ne négocie pas avec des tueurs d'enfants et de femmes, avec un dictateur, etc. Que fait le camp d’a coté avec ses armes, tire-t-il sur des cibles en carton ?
Le peuple Tchadien a envie de la paix, il parviendra a cette paix même s’il faut souper avec le diable pour l’amadouer en vue de l’amener a consentir a faire la vraie paix.
L'option militaire a donc épuisé sa course depuis des années car, les mêmes causes produisent les mêmes effets. La classe politique Tchadienne doit maintenant adopter une autre stratégie fondée sur l'ouverture de négociations avec les compatriotes désireux de discuter franchement pour sortir notre pays du bourbier actuel enfin de léguer aux générations futures, un pays épris de paix, de justice et respectueux des Droits humains,.
Un autre exemple poignant est celui des pays arabes qui se rapprocheraient d'Israël et des Juifs américains. En tête de ces pays, l'Arabie saoudite et d'autres pays du golfe Persique qui avaient tenté dernièrement de se rapprocher d'Israël et de la communauté juive américaine afin de réduire l'influence croissante de l'Iran dans la région, les violences en Irak et au Liban, et de promouvoir le processus de paix israélo-palestinien. Sont-ils ainsi des traîtres de Israël et des Américains ? n’ont-ils pas raison après plusieurs décennies de guerre sans issues devoir vers la voie du dialogue véritable?
A tous ceux qui croient en la possibilité d’un dialogue au Tchad et a l’alternance sans effusion de sang, je vous demande de redoubler d’effort car, ceux qui trouvent leur compte dans la situation de quasi guerre dans notre pays sont nombreux et vous traiterons de tous les maux, seule l’histoire et la postérité vous donnerons un jour raison d’avoir agi pour la paix. Mais nous voulons une paix des braves en vue de trouver des solutions idoines a nos problèmes et non des négociations en catimini pour promouvoir sa personnalité a un poste de responsabilité.
Un des sages de l’Afrique, en la personne du feu Félix Houphouët-Boigny, dans un discours improvisé, exprimait sa philosophie de la paix par le dialogue lors du colloque sur le Rassemblement démocratique africain (RDA) organisé en 1986 à Yamoussoukro : « Rien ne résiste au travail de la constance ; l’eau qui tombe goutte à goutte perce le plus dur rocher. Il faut que nous soyons constants. Tant que nous serons sur la terre des hommes, il y aura toujours des différends entre les hommes. C’est malheureux, mais c’est cela, c’est la réalité. Elle est triste, mais c’est cela. Combien de voies pour régler ces différends ? La Côte d’Ivoire n'en connaît que deux, pas une troisième : c’est, ou le recours à la force, ou le recours à la négociation, donc au dialogue. Et nous savons par expérience que le dialogue n’est pas l’arme des faibles mais au contraire l’arme des forts. Il est plus facile de faire la guerre que de faire la paix. Si le dialogue ne fait pas l'économie de la guerre, il faudra bien un jour mettre fin à cette guerre. Et à quoi aurez-vous recours alors ? À la négociation, au dialogue, dans des conditions difficiles. Après tant de destructions de vies humaines, de biens matériels, s'installe une muraille de méfiance difficile à détruire. Nous sommes là pour chercher les voies et moyens, pour parvenir à la paix. Donc, il faut donner l’exemple. Il ne faut pas parler de paix tant que vous n’avez pas la paix chez vous. Il faut que nous ayons la paix chez nous. Ici, nous en avons fait une seconde religion.
Notre combat n'est pas terminé. Il ne sera jamais terminé. Le vrai combat demeure : c'est le combat pour la paix. »
Au Docteur Adoum Djimé et tous ceux qui croient en la vertu de la paix, faites table rase des médisances et continuez votre combat pour la quête de la paix qui manque cruellement a notre peuple. A tous ceux qui critiquent la démarche du Docteur Adoum Djimé, si vous refusez le dialogue ou les démarches pour la paix alors proposer nous une autre solution idoine autre que la guerre afin de sortir notre pays de l’abîme actuel.
Abbas Kayangar